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Histoire du tribunal

Histoire et architecture du tribunal

D'abord conçu pour la vie mondaine d'une capitale régionale, l'hôtel Gilbert est devenu tout récemment le siège du tribunal administratif de la région Poitou-Charentes. L'inauguration eut lieu le 5 mai 1997 en présence, notamment, de M. René Monory, Président du Sénat et Président du Conseil général de la Vienne, de M. Jean-Pierre Raffarin, Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce et de l'Artisanat, Président de la région Poitou-Charentes, de M. Renaud Denoix de Saint-Marc, Vice-président du Conseil d'Etat et de M. Jacques Santrot, Maire de Poitiers.

L'hôtel et son architecture

Cet hôtel particulier, très caractéristique de l'architecture poitevine des années 1930, est l'oeuvre d'André Ursault (1894-1971), qui a par ailleurs réalisé ou aménagé diverses constructions publiques ou privées autour de Poitiers, notamment l'église de Migné-Auxances, le monastère Sainte-Croix, la Trésorerie générale de la rue de la Marne, le Café du Jet d'Eau (devenu une enseigne de restauration rapide) de la Place d'Armes, l'évêché de la rue de la Cathédrale ou encore la clinique de la Providence et les locaux de la résidence universitaire Roche d'Argent, etc.

L'Hôtel fut édifié en 1933-1934 sur un terrain acheté à l'administration des Domaines. Il s'agit d'une commande de la famille Gilbert, laquelle s'était illustrée dans le commerce du café et autres produits coloniaux.

Le public accède à la propriété par un porche, enserré entre deux immeubles, portant terrasse et figurant une colonnade d'entrée, certes modeste, mais qui souligne la majesté du lieu. Quelques marches conduisent, sur la gauche, à la monumentale porte d'entrée ouvragée en fer forgé, face à laquelle se dresse une fresque murale peinte par Govenais [Govenius] et représentant une vue des principaux sites poitevins.

Le bâtiment s'élève sur quatre niveaux : en rez-de-chaussée, un vaste hall d'entrée éclairé par un puits de lumière dessert sur la gauche la salle d'audience. A l'opposé, le bureau du président s'ouvre en rotonde sur un petit jardin. Un magistral escalier central facilite la communication avec les services du greffe. Un vaste balcon intérieur agrémente également le premier étage. Au second, les bureaux des magistrats s'articulent autour de la face supérieure de la verrière. Le sous-sol est consacré aux archives et à la bibliothèque.

André Ursault a non seulement dessiné les plans de l'hôtel Gilbert, mais il s'est également occupé de la décoration, de style "art déco", concevant le mobilier de chaque pièce. La ferronnerie du balcon intérieur, des garde-corps ou des cache-radiateurs a été dessinée par ses soins et exécutée en fer forgé [par Gilbert Poillerat, célèbre ferronnier d'art]. Ces ferronneries reproduisent l'emblême du propriétaire.

André Ursault a aussi dessiné les nervures en béton de la coupole surplombant le vaste hall d'entrée. Ce type de coupole se rencontre dans d'autres bâtiments réalisés à Poitiers à la même époque (ancienne chambre de commerce).

D'autres éléments de la décoration d'origine ont été conservés et restaurés, notamment les boiseries de Champelier de Ribes et la lustrerie de Jean Puzel. Les douze gravures accrochées aux murs de la galerie du deuxième étage témoignent aujourd'hui encore du projet original de l'architecte.

En façade, les décorations extérieures sculptées par Pouzet [en pierre de Chauvigny] distinguent le bâtiment des autres bâtisses de la rue desservant le grand parc public créé au XVIIIème siècle par le Comte de Blossac, intendant de la généralité.

Des réceptions mondaines aux audiences judiciaires

La famille Gilbert n'a guère profité de son magnifique hôtel. Dès 1941, l'immeuble est réquisitionné au profit de l'armée d'occupation allemande, contre le versement d'une indemnité.

A la Libération, il est mis à la disposition de l'autorité militaire, puis placé sous réquisition civile par arrêté préfectoral du 16 octobre 1945 pour devenir tout à la fois le siège du Commissariat général de la République et celui du Secrétariat général pour les affaires économiques. La moitié occupée par le Commissariat général de la République est restituée à Mme Gilbert après que l'Assemblée nationale constituante eût supprimé cette administration le 31 mars 1946.

Après le décès de Mme Gilbert, la ville de Poitiers achète l'hôtel en 1960 et y installe les oeuvres en faveur des étudiants. L'université renaissante de l'après-1968 en fait son siège mais ses fonctionnaires s'y retrouvent bien vite à l'étroit. Finalement, la présidence de l'université emménage en 1994 dans les locaux plus adaptés de l'hôtel Pinet.

L'acquisition de l'hôtel par l'Etat, en 1994, a permis le déménagement du tribunal administratif, installé dans des locaux devenus trop exigus.

Les travaux de rénovation du pavillon de la conciergerie ont été financés pour moitié par le département et la région, tandis que la ville de Poitiers prend à sa charge l'entretien du jardin.

Poitiers s'enorgueillit d'une très ancienne tradition universitaire. Inaugurée en 1432 par un des juges de Jeanne d'Arc, l'Université poitevine a notamment produit de fameux juristes. La région Poitou-Charentes, et plus particulièrement sa capitale régionale, dispose désormais d'un bâtiment digne d'abriter une juridiction administrative.

 

 

 

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